Les avancées du Partenariat mondial en IA sur l’avenir du travail

Des gouvernements et des experts internationaux collaborent au sein d’un partenariat mondial inédit pour que l’IA profite à l’ensemble de la société, notamment dans le domaine du travail.

Le Partenariat mondial en IA : coopérer pour le développement responsable de l’IA

Lancé en 2020 sous l’impulsion de la France et du Canada au G7, le Partenariat mondial en IA (PMIA) réunit 29 pays membres des 5 continents (dont l’Union Européenne), alignés sur l’ambition d’une coopération renforcée en faveur d’un développement de l’intelligence artificielle alignée sur les principes de l’OCDE : inclusive, centrée sur l’humain, transparente, sûre et responsable.

Pour combler le fossé entre la théorie et la pratique, l’initiative permet aux gouvernements membres de soumettre des questions spécifiques à des groupes d’experts issus de la recherche, de l’industrie, de la société civile, des gouvernements et des organisations internationales. Ces experts collaborent au sein de 4 groupes de travail (IA responsable ; Gouvernance des données ; Avenir du travail ; Innovation & commercialisation) et sont soutenus par deux centres de support d’expertise à Paris (Inria), Montréal (CEIMIA) et bientôt par un troisième à Tokyo.

Les activités des experts internationaux sur l’avenir du travail

Afin de répondre aux besoins des pays membres, les groupes de travail du PMIA évaluent les données scientifiques, techniques et socio-économiques pour comprendre les impacts de l’IA, encourager son développement responsable et anticiper les défis potentiels. Les experts s’impliquent aussi dans la mise en œuvre de projets appliqués à l’IA : analyses multidisciplinaires, prospectives, évaluations, recherches, outils, recommandations et bonnes pratiques, etc.

Le groupe dédié à l’avenir du travail réunit 26 experts PMIA, 1 observateur OCDE et 8 experts externes qui collaborent pour éclairer les impacts de l’IA sur le travail et fournir des recommandations ainsi que des outils pratiques aux décideurs publics et aux acteurs de la société civile.

Leurs travaux se déploient autour de 3 questions structurantes :

  • Comment le déploiement de l’intelligence artificielle peut-il affecter les travailleurs et leur environnement de travail ?
  • Comment la qualité de l’emploi, l’intégration, la santé et la sécurité sur le lieu de travail peuvent-elles être préservées voire améliorées ?
  • Comment former et préparer la population active et les employeurs à l’avenir du travail ?

Au-delà des travaux de fond, des projets concrets sont développés pour répondre à ces problématiques :

  1. Observation plateform, pour analyser des cas d’usage et encapaciter la population active grâce au développement d’outils dans le secteur de l’emploi.
  2. AI for fair work, pour créer et confronter des principes d’une IA juste. Leur application  a permis l’amélioration de la situation de travail de plus de 4 000 personnes en 2023, au sein de l’entreprise d’annotation de données, SAMA
  3. Constructive Approach to Smart Technologies (CAST), pour démocratiser et classifier les solutions d’IA responsable en fournissant une boîte à outils facilement applicable.

Des recommandations politiques concrètes pour le déploiement de l’IA au travail

Dans le cadre de leurs travaux, les experts ont publié en octobre 2023 une note d’orientation politique (policy brief) qui se penche sur la question cruciale des effets de l’IA générative sur l’emploi.

Partant du postulat que l’IA générative recouvre un fort potentiel de transformation pour l’avenir du travail, mais qu’elle reste encore absente du dialogue sur la gouvernance mondiale de l’IA, les experts du PMIA invitent les gouvernements, entreprises et partenaires sociaux à agir. Pour naviguer dans ce paysage incertain et veiller à ce que les avantages de l’IA générative soient équitablement répartis, la note décline dix mesures qui peuvent servir de point de départ à la discussion et à la mise en œuvre des politiques publiques adaptées, au niveau mondial et local.

Certaines de ces recommandations font directement échos aux travaux du LaborIA, parmi lesquelles : monitorer les effets de l’IA au travail sur le long terme, ou encore, déployer des campagnes d’information et de sensibilisation.