Le LaborIA

Un laboratoire de recherche-action dédié à l’impact de l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel.

Contexte et origine du laboratoire

La diffusion rapide de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs d’activité pose de nombreuses questions et appelle les États à en faire un sujet central de réflexion, de recherche et d’intervention.

Dès 2017, le gouvernement français a travaillé à l’élaboration d’un plan d’action ambitieux pour l’intelligence artificielle, identifiée comme un levier clé pour l’innovation. La première étape, la réalisation d’un état des lieux de l’IA en France, retranscrit dans le Rapport “Donner un sens à l’intelligence artificielle” (Villani, 2018) a débouché sur une stratégie nationale pour l’IA.

A l’échelle internationale, le Partenariat Mondial pour l’Intelligence Artificielle (PMIA) a été lancé en 2020 et compte aujourd’hui 29 grandes puissances mondiales. Cette initiative mise sur la coopération internationale pour combler le fossé entre la théorie et la pratique en matière d’IA et promouvoir l’adoption d’une IA responsable.

En réponse à l’une des recommandations du Rapport Villani et en complément de l’implication française dans le PMIA, le Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion et Inria ont fondé ensemble en 2021 le LaborIA, un laboratoire visant à construire et consolider une vision terrain pour mieux cerner l’intelligence artificielle et ses effets sur le travail, la population active, l’emploi, les compétences et le dialogue social.

Chiffres clés

64%

des individus utilisent l’IA dans le cadre de leurs activités professionnelles

Selon une étude de la MIT Sloan Management Review et du cabinet BCG sur la valeur ajoutée individuelle et organisationnelle de l’IA (2022)

60%

des individus considèrent l’intelligence artificielle comme un partenaire de travail

Selon une étude de la MIT Sloan Management Review et du cabinet BCG sur la valeur ajoutée individuelle et organisationnelle de l’IA (2022)

62%

des français pensent que l’IA au travail est une menace pour les salariés et entreprises

Selon l’enquête ”Intelligence artificielle au travail” de l’Observatoire de la Tech (2021)

Ambitions du LaborIA

Le déploiement de l’intelligence artificielle au sein des entreprises françaises pose la question des potentiels impacts sur le travail, l’emploi et surtout, sur les conditions de travail. Afin d’anticiper et limiter les répercussions négatives mais aussi optimiser les effets positifs de l’IA, le LaborIA a vocation à développer et accompagner des projets de recherche-action, des expérimentations et des études sur l’intelligence artificielle en entreprise.

Pour favoriser la diffusion d’une intelligence artificielle responsable, éthique et au service de l’humain, il est primordial d’anticiper dès à présent les effets du déploiement de l’IA dans les environnements professionnels et d’accompagner les organisations dans ces transformations, via la conception et la diffusion de bonnes pratiques.

La création de ce laboratoire répond à la nécessité de comprendre, analyser et expérimenter les impacts des technologies utilisant l’intelligence artificielle sur le travail, les compétences, l’emploi et la formation professionnelle. Le laboratoire ambitionne de faire évoluer les pratiques des organisations et d’établir des recommandations en amont de la mise en œuvre des politiques publiques adaptées.

Le LaborIA s’est construit autour de différents objectifs opérationnels :

  • Éclairer le débat public sur les impacts de la diffusion de l’IA dans les organisations.
  • Produire des recommandations pour favoriser le développement d’une IA responsable, inclusive, au service de l’humain et créatrice de valeur dans les environnements de travail.
  • Prendre part à la production d’outils pédagogiques à destination des principaux acteurs concernées par l’avenir du travail : partenaires sociaux, branches professionnelles, décideurs des organisations privées et publiques, etc.
  • Participer à des publications thématiques à destination du grand public, pour sensibiliser aux transformations du travail et de l’emploi induites par l’IA et les accompagner.
  • Accompagner la prise de décision du Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion dans ses activités en lien avec la formation professionnelle.

Plan d’action

En vue de réaliser ses objectifs, le LaborIA décline un plan d’action construit sur trois axes :

1. Développer des zones d’expérimentation et des projets de recherche-action sur l’usage et l’impact de l’IA au travail

Basées sur un principe de collaboration entre tous les acteurs concernés, ces zones d’expérimentation s’appuient sur des observations de terrain en vue de qualifier plus précisément les transformations introduites par l’IA dans le milieu du travail.

Les thématiques des expérimentations peuvent porter sur tous types d’applications de l’IA et leurs impacts sur le travail. Par exemple, des explorations portant sur l’IA dans l’industrie, le développement des agents conversationnels (chatbots), l’empreinte écologique de l’IA ou encore l’impact de l’IA sur la formation, l’orientation professionnelle et le recrutement.

Une première zone d’expérimentation est opérée par Matrice, institut d’innovation technologique et sociale, en partenariat avec Inria : LaborIA Explorer

D’autres zones d’expérimentation viendront enrichir, compléter ou confronter les résultats de LaborIA Explorer. A long terme, la stratégie du LaborIA visera à quantifier et qualifier les impacts de l’IA sur le travail puis à outiller et encapaciter les parties prenantes, privées et publiques, autour de ces enjeux.

2. Animer un réseau d’acteurs de l’IA au travail

Le LaborIA a vocation à devenir un véritable centre de ressources et un carrefour d’échange pour toutes les initiatives centrées sur l’IA et le monde du travail. En réunissant la multitude d’acteurs impliqués autour d’une ambition commune, l’objectif est de créer du lien et de faire émerger des partenariats ou de nouveaux projets venant compléter les missions du LaborIA.

3. Animer le débat public

Fort de ses expertises, le LaborIA souhaite se positionner, à terme, en tant qu’animateur du débat public. Cette mission pourra se traduire par l’organisation d’évènements, de groupes de réflexion ou le pilotage d’actions de communication sur le sujet de l’IA au travail.

Direction du LaborIA

Pour répondre à ces enjeux et produire des résultats concrets, le LaborIA s’appuie, entre autres, sur les compétences d’un Directeur, Jean-Michel Lefèvre et d’un Directeur Scientifique, Yann Ferguson. Docteur en sociologie, Yann Ferguson mène ses recherches, notamment dans le cadre du Partenariat Mondial pour l’Intelligence Artificielle, pour comprendre et qualifier l’expérience de travail avec un système d’IA. Il se concentre en particulier sur l’identification de solutions en faveur d’une IA dite « capacitante », au service des personnes qui travaillent et des organisations.

Un partenariat stratégique

Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités prépare et met en œuvre la politique du gouvernement notamment dans les domaines du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle, du dialogue social et de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

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Motivations

Le sujet de l’intelligence artificielle au travail est au cœur des préoccupations du Ministère et de sa Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle. Les politiques publiques conduites sont directement impactées par l’intégration et la diffusion des technologies utilisant l’IA : conditions et organisation du travail, rapport au travail, qualité de l’emploi, compétences attendues sur le marché du travail, formations disponibles et employabilité.

« Il faut créer des lieux de dialogue qui permettent de comprendre les questions vertigineuses que pose l’IA pour mieux réguler ses usages. L’IA existe déjà dans notre société et, bien utilisée, elle peut représenter un apport réel. Il faut nous y préparer en lien étroit avec les partenaires sociaux et notamment nous engager dans la formation aux compétences qu’elle va favoriser. »

Olivier Dussopt

Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion

Inria

Inria est l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique. La recherche de rang mondial, l’innovation technologique et le risque entrepreneurial constituent son ADN. Au sein de 220 équipes projets, pour la plupart communes avec les grandes universités de recherche, plus de 3 800 scientifiques y explorent des voies nouvelles, souvent dans l’interdisciplinarité et en collaboration avec des partenaires industriels pour répondre à des défis ambitieux. Institut technologique, Inria soutient la diversité des voies de l’innovation : de l’édition open source de logiciels à la création de startups technologiques (Deeptech).

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Missions pour le LaborIA

En appui du Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, Inria opère le laboratoire et les actions menées dans ce cadre à travers des « zones d’expérimentation ». Le rôle d’Inria est d’une part de coordonner les actions du laboratoire, dans le cadre de la gouvernance du LaboIA, d’autre part d’effectuer l’interface avec les communautés académiques concernées. En lien étroit avec les partenaires, Inria coconstruit les zones d’expérimentation et en assure le suivi. Inria met à disposition des ressources pour développer les actions du LaborIA et susciter des partenariats publics et publics-privés de recherche-action. L’institut assure ensuite la diffusion des résultats auprès des acteurs académiques, des partenaires socio-économiques et du grand public, en collaboration avec le Ministère de du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. Inria anime la gouvernance du LaborIA et rend compte au Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion des actions menées et des résultats obtenus.

« L’IA est en train d’accélérer la transformation numérique des organisations et de la société. Pour que nous puissions tirer parti de ses promesses de manière maitrisée dans le monde du travail, nous devons aussi savoir répondre aux interrogations, aux craintes voire aux fantasmes : cela nécessite de faire de la recherche-action avec toutes les parties prenantes du dialogue social. Notre enjeu collectif est de penser avec tous les acteurs sociaux les conditions de réalisation d’une IA responsable dès la conception de son implémentation dans l’organisation du travail. Les travaux du LaborIA, menés en collaboration avec toutes les parties prenantes, permettront de nourrir le dialogue social et d’orienter les politiques publiques sur la base de l’expertise académique. »

Bruno Sportisse

Président-Directeur Général d’Inria et Président du Comité exécutif du LaborIA

Gouvernance

Comité exécutif (COMEX)

  • Le Président-directeur Général d’Inria ;
  • Le Directeur de la Mission IA ;
  • 3 représentants du Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion
  • 1 représentant de la Direction du numérique (DNUM) des ministères sociaux ;
  • 1 représentant de Pôle Emploi ;
  • 5 personnalités qualifiées reconnues pour leur connaissance et compétence des sujets IA-travail. 

Le COMEX est présidé par le Président-Directeur général d’Inria.

Missions du COMEX

Le comité exécutif du LaborIA se réunit au moins deux fois par an et assure des missions de prospective et de suivi des activités du laboratoire.

À ce titre, le COMEX porte la vision du LaborIA, des grandes thématiques d’activités et de la stratégie à adopter. Il vient en appui à la direction du laboratoire pour développer les partenariats, les possibilités de financements et les communautés d’experts. Les membres du COMEX se concertent pour valider et gérer le suivi du plan d’action, des projets et expérimentations ainsi que de la stratégie de communication et des budgets alloués.

Le LaborIA s’appuie aussi sur un comité exécutif élargi, au cours duquel sont conviés les partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales représentatives au niveau interprofessionnel.